Le prix moyen des œufs a augmenté de 18 % en Espagne sur l’année écoulée, bien au-delà de la moyenne européenne de 10 % selon les données d’Eurostat. L’Espagne se place ainsi au septième rang des pays de l’Union européenne où l’inflation des œufs est la plus élevée, derrière la République tchèque, la Slovaquie, le Portugal, la Lettonie, la Hongrie et la Pologne.
Cette hausse a commencé dès février, avant même que la grippe aviaire n’affecte les élevages espagnols. En un mois, les prix ont bondi de 3,8 %, puis de 11,4 % en mars et ont atteint 17,4 % en avril, pour se stabiliser autour de 18 %.
La propagation du virus parmi les volailles a entraîné l’abattage de plus de deux millions de poules pondeuses, accentuant la tension sur le marché espagnol. À l’échelle internationale, la grippe aviaire a également touché les États-Unis et plusieurs pays européens, où plus de six millions d’oiseaux ont été perdus.
Le gouvernement espagnol a pris des mesures strictes pour contenir la propagation du virus, étendant le confinement des volailles en plein air à tout le territoire national. Cette mesure concerne même les élevages biologiques et ceux destinés à l’autoconsommation, avec des dérogations possibles sous conditions strictes. À ce jour, l’Espagne a recensé 14 foyers dans des élevages, 5 chez des oiseaux captifs et 68 chez des oiseaux sauvages, tous du sous-type H5N1.
Le ministre de l’Agriculture, Luis Planas, rappelle toutefois que l’inflation des œufs est "multifactorielle". Outre l’impact de la grippe aviaire, la consommation d’œufs a augmenté de 4,2 % en un an, alors que le nombre de poules n’a progressé que de 0,3 %. La période de Pâques a également contribué à cette tension, avec une demande saisonnière particulièrement forte.
Le gouvernement assure que les foyers actuels auront un impact "très spécifique" sur les prix, tout en se déclarant "très vigilant" pour éviter les comportements spéculatifs et protéger le consommateur.
Face à l’augmentation du risque liée au passage d’oiseaux migrateurs venant d’Europe du Nord et du Centre, les autorités espagnoles restent attentives à l’évolution de la situation. Entre mesures sanitaires renforcées et surveillance du marché, le défi consiste à contenir la grippe aviaire tout en limitant les répercussions sur le portefeuille des consommateurs.
